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Première moitier du XIXème

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Dans la première moitié du XIXe siècle, les amateurs de musique anglais se prirent d’affection pour le flageolet, une sorte de flûte droite à bec en os, dont le tuyau renfermait une éponge qui retenait la salive. L’instrument a également existé à tuyau double english double flageolet — l’un des tuyaux pouvant être supprimé du jeu à l’aide d’un mécanisme particulier. Parmi les amateurs italiens, mais aussi dans d’autres pays d’Europe occidentale c’est un autre instrument du type flûte qui connut un grand succès au tout début du siècle: l’ocarina. Inventé par l’Italien Donati, l’ocarina était un instrument de forme d’étendue. Il existe différents types et différentes grandeurs de clarinettes: la plus petite et la plus aiguë en mi bémol est surtout utilisée par les orchestres d’harmonie, l’orchestre symphonique faisant plutôt appel aux clarinettes en la et en si bémol. A côté des clarinettes de système Bôhm, il existe également des instruments de système Heckel, dont la différence de disposition mécanique entraîne celle des doigtés. Dans son opéra Fervaal, Vincent d’Indy donne une partie à la clarinette contrebasse mise au point en 1890 par le Français Fontaine Besson.
C’est en 1846 que le facteur belge Adolphe Sax obtint en France un brevet pour son saxophone. Instrument en succès croissant, le saxophone ne cessa de se perfectionner jusqu’à acquérir les clefs du système Bôhm. A l’origine la famille des saxophones se répartissait en deux séries: les instruments destinés à l’orchestre symphonique, accordés alternativement en fa et en do, et les instruments destinés aux harmonies civiles ou militaires, accordés alternativement en mi bémol et si bémol. Les saxophones destinés à la musique sérieuse n’eurent pas un grand succès, tandis que les autres trouvèrent par la suite leur place dans la musique de jazz. Le saxophone possède, comme la clarinette, une anche simple, mais se distingue de cette dernière tant par sa tonalité que par sa structure. A la différence de la clarinette qui quintoie, le saxophone octavie; il est entièrement métallique et possède un tuyau largement conique. Son étendue notée va du si bémol au fa, la sonorité réelle dépendant de la position de l’instrument. En d’autres termes, tous les saxophones se notent comme l’instrument soprano en ut, qui est seul à jouer ce qui est vraiment écrit.
Dans un orchestre, tous les instruments adaptent leur longueur d’onde fondamentale à celle du hautbois. Celuici apparut en France au XVIIe siècle par rétrécissement du tuyau du chalumeau et fut utilisé pour la première fois en 1659 dans l’opéra de Cambert, Pomone. Il fut doté dans les années 1844—50 du système de clefs Bôhm et accordé, comme la flûte, en ut. La qualité et la sûreté sonore du hautbois dépendent de la qualité et de la bonne conformation de l’anche double en roseau fixée à une extrémité d’un tuyau métallique dont l’autre extrémité est engagée dans l’extrémité supérieure de l’instrument. C’est la raison pour laquelle la plupart des instrumentistes confectionnent eux mêmes leurs anches. L’anche double doit être bien humectée de salive avant de commencer à jouer, sans quoi l’instrument resterait muet. Le hautboïste infléchit les vibrations de l’anche pendant le jeu par une pression délicate des lèvres et un travail en souplesse des muscles buccaux. Le hautbois est l’instrument des cantilènes galantes, de la nature, imitant la sonorité des flûtes pastorales. Jean Sébastien Bach composait pour le oboe d’amore, instrument plus grand que le hautbois ordinaire, au barillet sphérique. Tombé dans l’oubli, le hautbois d’amour fut «redécouvert» par Debussy (Gigues) et par Richard Strauss (Sinfonia domestica). Le cor anglais qui apparut dans la première moitié du XVIIIe siècle par transformation du oboe da caccia (hautecontre) doit son nom à sa forme initialement recourbée. Le cor anglais actuel est droit, à l’exception de son bec métallique qui est légèrement courbe, permettant une tenue droite de l’instrument. Les partitions comprennent depuis le XVIIIe siècle des parties pour hautbois baryton ou même basse, qui apparaît dans l’orchestre symphonique depuis qu’il fut doté, à la fin du siècle dernier, du système de clefs moderne. Le hautbois baryton a un rival sérieux dans l’heckelphone, inventé en 1904, et utilisé par
Richard Strauss dans ses opéras Salomé et Electre. L’inventeur de cet instrument Wilhelm Heckel, fils du fondateur de la célèbre fabrique d’instruments à vent à Biebrich, construisit des heckelphones de différentes positions, dont le terzheckelphone sonnait une octave plus bas que le piccoloheckelphone.
A Heckel revient surtout le mérite immortel d’avoir perfectionné les qualités sonores du basson, resté malgré tous les efforts rebelle au système Bôhm. Le contrebasson, inventé dès le XVIII’ siècle, mais réellement utilisable à l’orchestre seulement après sa mise au point par Heckel, demeure le seul support vraiment grave des aérophones modernes dans la pratique orchestrale actuelle. Il se compose de tuyaux de bois réunis par des coudes métalliques en forme de U. Son baril métallique est dirigé vers le bas, son embouchure est tournée légèrement de côté.

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Histoire des instruments

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